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mercredi 11 novembre 2009

NARCISSE


Parce que
tu crois être la perfection
tu imagines
que le monde se pâme
à chacune de tes apparitions
tu en oublies
l'amour des autres
seules tes résonances trouvent grâces à tes yeux..
drapé dans ton mépris
tu regardes de haut
tout ce qui te fait peur
et que tu détestes.
le peu d'attention,
que tu portes à ceux
qui te soutiennent et t'accompagnent,
fait s'écouler un fiel
qui se diffuse
au goutte à goutte
rongeant immanquablement l'amour et l'affection.
par ton manque d'attentions
tu pousses jusqu'à l'usure la plus totale
la moindre relations amoureuse.
ton égoïsme te rend presque ridicule
et sûrement aveugle.
tu piétines le peu de verdure qui se trouve sur ton chemin .
j'ai craché jusqu'à mon dernier sentiment te concernant
et je n'éprouve aucune nostalgie
de ce temps
ou je ne partageais pas grand chose avec toi.....

MARIE ANGE MURCIA

jeudi 5 novembre 2009

VOYAGE SANS RETOUR - VIAJE SIN REGRESO - VIAGEM SEM REGRESSO




















Par la force des choses
je fais partie d'un peuple d'émigrants,
dire que cela est dans nos gènes
peut paraître présomptueux,
mais poussés par la famine
puis par la guerre
ils s'en sont allés par villages entiers
à l'autre bout du monde
avec pour seul but le pain quotidien
étrangers parmi les étrangers
bravant l'océan, la maladie et le mépris,
humble parmi les humbles,
elle était loin la superbe de "l'invincible Armada".
je pense au courage de ces "Penelope"
restées seules, sans nouvelles,
perdues sur leur terre natale,
empêchées de vivre leur jeunesse,
cernées par les parents et la religion...
attendant le retour d'un "Ulysse"
éreinté, méconnaissable et sans amour.
il s'en fallu de peu 
que je ne fusse l'une d'entre elles......
aujourd'hui 
nous avons le voyage facile et peu coûteux
nos hommes vont de jupons en jupons
nous ne les attendons plus.
notre langage n'est plus celui de nos pères,
nous sommes amarrés loin de chez nous
et nous ressassons nos légendes 
comme des secrets
afin de ne pas oublier d'où nous venons.


MARIE ANGE MURCIA

mardi 3 novembre 2009

EOLE - EOLO

























Dans la maison vide,
Rien ne vient déranger
Le temps immobile,
Si ce n'est le sifflement de l'air
Se faufilant 
Entre les vantaux mal ajustés 
De la porte fenêtre.
Ce cri infatigable
Jouant ses gammes sur une seule note,
Donne des accents inquiétants
Aux bruits de la maison.
C'est le vent, 
Déshabillant les arbres, 
Balayant les rues
Qui chante en reprenant ses droits.
"C'est l'automne, dit il,
rentrez votre bois,
Sortez vos lainages,
Bientôt je serai rejoint
Par mon rival l'hiver
Et vous devrez vous protéger 
De nos luttes incessantes.
Je passe dans vos rues
Pour prévenir 
Quelques attardés sans abris
Que je ne ferai pas de quartier, 
Point d'indulgence !!....
Voyez ma force, 
Osez me défier,
Je serai là 
Ou vous ne m'attendez guerre
La moindre vitre brisée 
M'invitera au dîner.
Vous m'aviez oublié,
Mais je suis là 
Grattant à votre porte,
Faisant claquer les volets ....
Parfois c'est vrai 
je me casse le nez 
Sur vos double vitrages,
Peu importe 
Je suis le plus fort
Je frappe 
Quand je veux ou je veux.
Mais ce que je préfère
C'est rouler sur l'eau 
Faisant se soulever des vagues,
Déchaîner les éléments
En réduisant à néant tous vos efforts.
Vous ne m'aimez guerre 
Gens du golf du lion,
Pourtant 
je pousse vos barques, 
glisser vos planches,
Tourner vos éoliennes , 
Tout en séchant votre linge..
Et oui c'est moi, EOLE,
Je chante en sifflant 
Jusqu'à épuisement,
Vous n'aurez de repos
Que lorsque j'irai moi même dormir
En haut de la colline 
Surplombant la mer,
Accroché aux branches des arbres
Faisant des pirouettes 
Pour amuser les oiseaux."

MARIE ANGE MURCIA