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jeudi 11 juillet 2019

SOLILOQUE

PART I
mardi 2 juillet 2019

C'est comme un mirage, un naufrage,
cette île qui apparaît sous forme d’écriture, 
un dialogue, une pirogue, 
un radeau qui me méduse,qui m'amuse.
J'ai, c'est vrai, longtemps marché sans me retourner,
de peur de te croiser sans pouvoir m’arrêter.
Là, le temps prend tout son temps 
et nous laisse déguster, à petites gorgées, 
une liqueur presque un bonheur .
je te regarde vivre en équilibre, 
pétri de sensations.
La moindre de tes vibrations nous remet en question.
J'ai peur si peur que tu disparaisses 
en quelques maladresses ..
Par magie les mots nous coulent dans le dos,
entre les doigts, entre les bras et sur  la peau...
Pour lire, 
nous n'auront que nos dire
pour alimenter notre délire
on pourrait croire 
que ce n'est pas notre histoire,
ne pas la vivre, se rater, ni se voir.
Sans plus rien à se dire on pourrait aussi mourir 
mais on a décidé de s’écrire,
comme le vent, 
qui nous caresse et nous prend,
on se surprend.




PART II
mercredi 3 juillet 2019


Sans réponse je continue donc.
Nous voila à toucher du doigt 
la réalité de nos débats.
Nous entremêlons
inquiétude, incertitude, fragilité et jalousies.
Pourtant ici, 
à l'abris des regards indiscrets des ragots et de la méchanceté,
nous fabriquons notre médicament,
de quoi panser nos rancoeurs aussi nos crises de douleurs, 
faire sortir le mal que l'on trimbale.
Parler, on parle tant,
on rase les murs vêtus d'armure 
on se protège des ouragans,
le peu de lettres que nous utilisons 
font le tour de nos tourments.
Le peu de temps qu'il nous reste 
nous rend impatient.
Calme toi, regarde moi,
je suis celle là qui prend soin de toi,
qui t'apprend par cœur 
juste pour ne pas que tu pleures.


PART III
jeudi 4 juillet 2019

Aux heures les moins chaudes, 
nous partons en maraude,
par la ville, évidée, décérébrée.
La rue est à nous.
Comme deux"cerf volant"
deux effervescents,
nous la survolons,
sur les traces de Charles Trenet,
prés de la voie ferrée. 
Dans quelques rues perdues,
sempiternelles ruelles par le vent défendues,
sans âme qui vive, sans respiration, sans tentation
il est là le bon temps.

MARIE ANGE MURCIA