Elisabeth Foyé "femme dormant" |
j'ai été abattu d'un coup,
d'un seul, en plein cœur.
Je me suis effondrée sans douleur.
J'ai glissé dans ce puits
ou il fait toujours nuit.
J'ai dormi et je dors
de ce sommeil
seul connu des morts.
Je respire encore,
prisonnière de mon corps,
on m'a jeté un sort.
A grands coups de massue
on m'a tapé dessus,
le temps à fait le reste
comme du temps de la sieste.
Je m’étiole, je me gondole,
je dors sans sommeil.
Mais,
de cet air qui m’aère,
je respire encore.
MARIE ANGE MURCIA